
Que nous apprend le coronavirus?
Aujourd’hui, j’avais choisi de publier un tout autre article. Il était prêt, il n’y avait qu’à appuyer sur le bouton. Et puis… l’actualité, la dangerosité de l’épidémie qui s’amplifie… J’ai changé d’avis. Aussi, je te pose la question : Que nous apprend le coronavirus?
Stupéfaction et contrainte
Au début, nous sommes un certain nombre à ne pas avoir pris le coronavirus au sérieux. L’éloignement géographique le rendait un peu abstrait, presqu’irréel. En outre, comment faire la part de l’amplification médiatique, du danger, de l’exploitation politique? Et puis, il y a eu l’Italie, si proche de nous. La maladie gagne du terrain et des mesures contraignantes sont mises en place. Stupéfaction, incompréhension, colère. Comment allons-nous faire? Mais nous allons être confinés ! Dans nos pays démocratiques, la contrainte est une expérience nouvelle.

La peste : une référence littéraire
Comment ne pas penser à l’oeuvre de Camus, qui dépeint la ville d’Oran face à l’épidémie? J’avais déjà chroniqué ce roman, qui fait partie des trois livres qui ont compté pour moi. Pourquoi? Parce qu’on y observe toute une palette de réactions humaines, de la plus vile à la plus noble. Déni, marché noir, fêtes insensées au mépris de toute prudence, explications sectaires du fléau… mais aussi dévouement, démonstrations d’altruisme. « Il y a dans les hommes plus à admirer qu’à mépriser » conclut Rieux, l’un des protagonistes, à la fin du récit. Mais La Peste est aussi un roman symbolique qui interroge notre rapport au monde, bien au-delà de la maladie.
Que nous apprend le coronavirus ?
L’humilité
Nous sommes confrontés aux limites de notre connaissance. Non, la science ne sait pas tout. Elle cherche avant de trouver et ne peut nous offrir une solution toute prête. Et non, nous ne sommes pas dans la toute-puissance. Toute notre colère et notre peur se heurtent à ce mur. Nous sommes limités. Conséquence de cette humilité indispensable : la patience dont nous n’avons pas l’habitude, tant elle est dépréciée dans nos sociétés de la vitesse et du mouvement perpétuel.
La responsabilité
Nous cherchons des responsables, ailleurs, plus haut. Mais qu’allons-nous faire personnellement? Tout d’abord pour observer les gestes qui s’imposent et ne pas mettre en danger les plus fragiles de nos proches? À l’inverse, comment nous raisonner pour ne pas céder à la panique, à cette phobie grandissante savamment orchestrée par les médias?
La solidarité
Comment pouvons-nous nous y prendre pour venir en aide à nos proches? Pour ne pas avoir, une fois de plus le réflexe individualiste qui va consister à faire des stocks, au mépris du confort de tous, remplacer notre présence physique auprès de nos parents âgés par un soutien psychologique… Sans compter tout ce que nous pouvons imaginer en fonction de nos qualités et de nos compétences !
Que nous apprend de plus le coronavirus?
Si nous essayons de dépasser l’urgence de la situation, le coronavirus nous incite à une réflexion beaucoup plus large. Il signe peut-être l’arrêt de mort d’un système déréglé basé sur le profit illimité de quelques uns au détriment de la souffrance des autres. Le libéralisme s’est si bien emballé qu’il nous contraint à l’aliénation et au confinement. Sinistre blague ! Comment allons-nous réussir à être libres malgré tout? En rêvant à une société à la fois plus juste et plus rationnelle. Où nous aurons le temps de retrouver le sens de l’humain. Nous avons toutes les clés en main pour ouvrir d’autres portes. Saisirons-nous cette leçon de l’histoire? Ou la laisserons-nous une fois de plus bégayer?



Construire le nouveau monde
Le coronavirus nous offre tristement une opportunité sans égale : celle d’envisager un monde plus équilibré et plus cohérent. Idéalisme? Non ! Rien de plus réaliste que ce qui nous est demandé là. Nous aurons besoin de toutes les idées et de toute l’imagination possible. Et de toutes les bonnes volontés. Et conjointement, nous nous devons aussi de garder la foi et d’envoyer dans les étoiles plus de courage que de couardise et plus d’amour que de peur. C’est ce que je nous souhaite à tous !
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