L'extraordinaire amphithéâtre de Tarragone

Comment introduire l’extraordinaire dans notre ordinaire?

À Tarragone en Espagne, un extraordinaire amphithéâtre romain surplombe la mer. Un peu à l’écart de la ville, il domine le paysage et offre des échappées époustouflantes sur la Méditerranée. Facile de s’imaginer au 2ème siècle quand la colonie romaine de Tarraco était à son apogée. Nous avons besoin de ces émotions que nous procurent les lieux en dehors du commun quand nous les découvrons au hasard de nos vacances. Oui, nous avons besoin d’extraordinaire, de moments d’exception, de sortir de nos habitudes routinières. Si nous ne le faisons pas, nous risquons d’être englués dans un quotidien qui nous déprime et nous démotive. Mais les vacances passées, comment introduire l’extraordinaire dans notre ordinaire?

paysage insolite chypriote

L’extraordinaire nous est indispensable

Les hommes primitifs pensaient que pour lutter contre l’usure du monde, il fallait périodiquement le renouveler par des moments où l’on sortait de son quotidien. Ils avaient donc imaginé des moments festifs ritualisés. Nous avons, nous aussi, besoin de nous extraire de notre monde connu pour poser un regard différent sur les choses et les gens. C’est pour cela que les vacances nous sont indispensables. Elles nous incitent à faire un pas de côté. Le dépaysement que nous procure les voyages nous permet au premier sens du terme de sortir de notre paysage. « je me laisse imprégner par la beauté » disais-je en juillet dans mon article vacances ou vacance que tu peux relire ! L’avantage de prendre ses vacances en décalé en juin ou en septembre, c’est justement de découvrir une autre contrée sans croiser uniquement, tourisme de masse oblige, des gens de ton pays.

Lâcher avec la maîtrise

Plus facile quand tu n’es pas dans ton monde ! Si tu ne comprends pas ou presque pas la langue du pays que tu visites, le sens t’échappe. Il est plus facile alors de te laisser surprendre par le rythme et la musicalité de ce que tu entends. Une conversation dans un café ou dans un commerce, même les choses les plus anodines revêtent un parfum d’extraordinaire… Sans compter que tu es bien obligé de lâcher prise. Tu te raccroches à quelques mots mais l’ensemble du discours ressemble à une énigme. Déroutant, parfois déstabilisant, mais quelle merveilleuse impression de décrochage !

Lâcher avec tes pensées parasites

L’ordinaire, ce sont ces pensées parasites qui tournoient sans cesse dans notre tête. Entre 12000 et 60000 par jour ! Un ressassement qui nous perturbe, occupant tout notre cerveau qui se montre souvent incapable de faire la distinction entre essentiel et accessoire. Comme le dit Serge Marquis dans son célèbre ouvrage On est foutu on pense trop un hamster facétieux court sans cesse dans notre tête et nous empêche de goûter l’instant. Je pense pour ma part avoir une colonie de ces petites bêtes dans mon cerveau ! Et toi? Alors, changer de lieu est un bon moyen de se décentrer de nos pensées pour mettre le focus sur la contemplation de ce que le voyage nous offre en ouvrant nos sens à la beauté du monde. Ce peut-être le roulis des vagues qui emplit nos oreilles, la découverte du soleil qui se lève sur la mer. C’est aussi le recueillement devant les oeuvres du passé, cathédrale ou forum romain ou choc de la modernité, à l’instar des délires architecturaux de Gaudi. Tout ce qui ferme la porte à tes interrogations et tes doutes et t’ouvre à plus grand que toi. Essaie dans le silence, c’est encore mieux !

Infuser de l’extraordinaire dans ton ordinaire

Tu l’auras compris, le plus difficile n’est pas de vivre l’extraordinaire. C’est plutôt de l’introduire dans ton ordinaire ! Quand on rentre de vacances, on a toujours une phase de déstabilisation, un moment où on se trouve entre deux mondes. Et parfois une légère angoisse, et la sensation immédiate qu’on recommence à courir après le temps. Un peu désespérant que tout recommence comme avant ! Pourtant réenchanter ton quotidien ne tient qu’à toi ! Quelle habitude nouvelle peux-tu insérer dans ton ordinaire? Changer le chemin que tu prends machinalement pour te rendre au travail? T’acheter des fleurs juste pour toi, sans aucune raison? Te mettre à un sport que tu ne connais pas? Décider que cette année, tu vas passer plus de temps de plaisir avec ton amoureux? Et même changer de vie si celle que tu mènes ne nourrit plus tes besoins ? Partage tes idées dans les commentaires !

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Comments

Annick
20 septembre 2019 at 11 h 20 min

J’ai adoré ton article, « extraordinaire ou ordinaire ». Très bon sujet sur lequel j’ai pensé toute la journée. Je pense qu’on vit beaucoup plus de moments ordinaires qu’extraordinaires; il en va de soit. car sinon on serait exténués. Tout au moins en ce qui me concerne je crois que je serais très vite fatiguée de vivre dans un état permanent d’extraordinaire. Toutes les émotions qui surgissent de l’extraordinaire sont extrêmes et épuisent notre énergie. Donc il me faut surtout des moments ordinaires pour me relaxer. Je pense que c’est dans ces moments ordinaires qu’il faut chercher l’extraordinaire, prendre conscience de chaque moments, l’étudier, se demander ce que l’on peut y trouver et essayer d’en profiter. Quelques fois j’y trouve de veritables perles. Mes meilleurs moments je crois.
« Pendant ce temps le bonheur passe comme un train de campagne,
Qui roule doucement, qu’on peut prendre, mais on regarde les montagnes » (Disiz)



    Dominique Baudouin
    20 septembre 2019 at 23 h 52 min

    Tout à fait d’accord, Annick ! C’est précisément l’ordinaire qui nous fait prendre conscience de l’extraordinaire et l’apprécier. S’il durait, l’extraordinaire ne pourrait plus nous apparaître… Merci pour ton commentaire et pour la citation que je trouve très belle !



philippe
20 septembre 2019 at 22 h 27 min

J’ai aussi la chance de connaitre Tarragone et son amphithéâtre romain et de l’avoir récemment revu. Extraordinaires également les petites ruelles de la vieille ville et le plaisir de déguster une glace sur la place de « l’ayuntamiento ».
Mais bizarrement, le mot « ordinaire » m’a renvoyé quelques années en arrière, lorsque je faisais mon service militaire. La cantine des soldats de base se nomme « l’ordinaire ». J’en étais le secrétaire. Extraordinaire non d’être « le secrétaire de l’ordinaire » !
J’aimerais tellement trouver un poste de secrétaire (ou autre ) de l’extraordinaire !



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