comment définir le bonheur?Par la simplicité

Comment définir le bonheur?

Dans une émission du 13 février 2020 sur France Inter, Ali Rebehi et ses invités s’interrogent sur les notions de joie, bonheur, et bien-être en France. Leurs conclusions? Nos compatriotes seraient plutôt heureux dans la sphère privée et pessimistes vis à vis du monde et de la société. De nombreuses enquêtes corroborent ces dires. Il serait même malvenu voire suspect de « se dire heureux« . Sans doute parce que le bonheur apparaît souvent utopique et trop conceptuel. Alors comment définir le bonheur pour qu’il nous paraisse accessible?

Le bonheur est-il atteignable?

Si nous définissons le bonheur comme un état de satisfaction permanent, stable et durable, il est incontestablement l’apanage des Dieux et non des hommes. Notre vie étant par essence ancrée dans la mouvance et la finitude, nous avons du mal à envisager le bonheur dans le moment présent. Comment te le représentes-tu? Souvent, il m’apparaît comme une sorte d’iceberg, un gros bloc de glace assez inaccessible et utopique. La recherche du bonheur fait pourtant partie des invariants de l’esprit humain. Et comme notre monde est en panne d’avenir, la nostalgie du passé ou la projection dans le rêve ou l’utopie semblent être les deux branches de l’alternative.

Mirages de la consommation

Déjà en 1965 , Georges Pérec attirait notre attention sur la possession vaine des objets dans son roman au titre laconique Les Choses. Triste image de la réalité où les protagonistes s’attachent exclusivement au bonheur matériel et rêvent de vie grandiose sans pour autant parvenir à lui trouver un sens. Récemment, la crise sanitaire que nous venons de vivre a suscité de nombreuses interrogations sur la consommation. La satisfaction immédiate de l’achat d’impulsion tente de moins en moins de monde. Nous sommes à saturation. Prêts à troquer la dopamine que procure le plaisir contre la sérotonine du bonheur. Nous aspirons à autre chose qu’à l’instantané qui nous empêche de voir grand.

Définir le bonheur : Nous relier à nos racines
Photo de Didio ddc sur Pixabay

Se relier au passé sans nostalgie

Selon une enquête de l’INSEE en 2018, 70% des gens auraient préféré vivre dans une époque passée. Pur fantasme, mais qui montre à la fois un attachement nostalgique aux temps révolus et une incapacité à s’approprier le présent. Or, se complaire dans les souvenirs pour s’éviter de vivre l’instant est incontestablement une entrave au bonheur. C’est souvent l’apanage des personnes âgées qui ne trouvent plus de sens à leur vie. Faut-il pour autant faire table rase du passé? Non, bien sûr ! Définir le bonheur, c’est aussi avoir conscience de nos racines et de ce qui nous a construits, en se rappelant les belles choses de notre vie et en prenant appui sur elles. Se relier au passé est alors un atout.

Définir le bonheur collectif

Après des décennies d’individualisme, concevoir le bonheur collectif peut sembler difficile. Selon le sociologue Gaël Brulé, auteur de Petite mythologie du bonheur français, la peur de l’inconnu nous pousse vers le surinvestissement des liens forts (notre famille proche, nos amis), au détriments de liens plus faibles (nos voisins, nos relations). Or c’est la combinaison des deux qui conduit au bonheur. Ce sont ces relations en apparence plus superficielles qui favorisent notre ouverture d’esprit et l’émergence de projets certes modestes mais bien réels : mise en place d’un compost ou de potagers partagés dans une résidence, embellissement d’un quartier, livraison de courses collectives… L’investissement dans la sphère locale, l’exercice de la démocratie collective procurent la satisfaction de contribuer et la confiance en l’autre. Une façon de façonner le monde autrement !

Donner du sens pour définir le bonheur

Nous n’avons jamais eu autant la tentation de combler le vide là où il faudrait plutôt de donner du sens à notre vie en construisant patiemment une cohérence d’ensemble : être en paix avec soi sans avoir à tout prix besoin des autres, accueillir l’autre dans son monde tout en manifestant de la curiosité pour le sien. S’investir pour préserver son environnement de façon humble et lucide… Vaste programme ! Celui de tout une existence !

Noces à Tipasa où Camus exalte le moment présent pour définir le bonheur
Photo de G. Rodrigue sur Pixabay

Définir le bonheur au présent

Nous faut-il une crise sanitaire sans précédent pour prendre conscience des plaisirs minuscules qui font le sel de notre vie? Camus, en rémission de la tuberculose, célébrait dans Noces le mouvement de l’existence, la joie d’être simplement sur terre et d’en avoir conscience : « le monde est beau, et hors de lui, point de salut », affirmait-il. L’admiration des paysages de son Algérie natale lui inspira cette définition : « Qu’est-ce que le bonheur sinon l’accord vrai entre un homme et l’existence qu’il mène?  ». Choisissons donc la célébration, la gratitude devant ce qui nous est offert quotidiennement, en dépit des épreuves que nous pouvons traverser. Vivre, c’est ne pas se résigner», concluait joliment le philosophe.

Définir le bonheur n’est finalement pas si complexe : lâchons le mental qui ne nous en donne pas les clés et connectons-nous à nos sensations. Ça tombe bien, c’est l’été ! La chaleur du soleil sur notre peau, la douceur des soirées qui s’allongent, la stridulation des cigales… Il n’y a qu’à fermer les yeux et goûter ces petits instants de bonheur, à la fois éphémères et éternels. Sourire parce que c’est irrésistible. Et pourquoi ne pas se dire : « je décide de ralentir » ? Tu apprécieras sûrement aussi cet article !

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